Chronique nouvelle sur fond de parodie d’une chanson d’Alain Bashung.
Chronique pour ceux qui veulent aimer, mais ont encore peur d’y croire.
« La nuit je mens… »
Cette chanson de Bashung résonne depuis longtemps chez moi.
Pas seulement parce qu’elle est belle.
Mais parce qu’elle parle de nous.
De ce que l’on tait. De ce que l’on cache. De ce qu’on ne sait même pas qu’on fuit.
Dialogue intérieur
Moi du jour :
Je veux rencontrer quelqu’un. Quelqu’un de bien. Quelqu’un de vrai.
Je suis prêt. J’ai fait le travail. Je suis aligné.
Moi de la nuit :
Vraiment ?
Alors pourquoi tu recules à chaque fois qu’une personne bien s’approche ?
Pourquoi tu choisis l’indisponible, le lointain, le flou ?
Moi du jour :
Mais je cherche la sincérité…
Moi de la nuit :
Non. Tu dis que tu la cherches.
Mais tu cours après les validations faciles, les « matchs » sans suite, les jeux de séduction sans enjeu.
Tu veux l’amour, mais tu ne veux pas qu’il t’engage.
Moi du jour :
Je veux quelqu’un qui me voie vraiment.
Moi de la nuit :
Alors arrête de jouer à celui que tu n’es pas. Retire ton masque!
Un récit sur l’amour, la peur, et cette voix intérieure qui nous freine.
Le jour, je dis que je suis prêt.
Je coche toutes les cases.
Je souris, je parle de sincérité, de relations durables.
Je dis que je veux aimer. Que je veux quelqu’un de vrai.
Mais la nuit…
La nuit, c’est une autre histoire.
La nuit, je mens.
Pas aux autres. À moi-même.
Je repense à cette visio où j’ai fui.
À ce rendez-vous que j’ai annulé sans raison valable.
À cette personne qui m’a touché… et que j’ai écartée, “par prudence”.
Ou par peur.
Et même à l’explication à mon matchmaker, lors du débriefing, en lui expliquant que c’est vraiment une belle personne, mais je n’ai pas envie de lui faire de mal…Est ce vraiment vrai, ou est ce que la sincérité c’est à nouveau cachée?
La nuit, je regarde les profils, machinalement.
Je me dis que ce n’est pas grave, que je veux juste “voir”.
Mais au fond, je le sais : je nourris mon vide plus que mon cœur.
La nuit, je mens.
Je fais semblant de croire que c’est normal. Que c’est comme ça, aujourd’hui.
Qu’il faut matcher, matcher, matcher… jusqu’à tomber sur la perle. Je suis ceratin qu’elle va briller, qu’elel va me voir…
Mais ce que je veux vraiment, ce n’est pas une perle.
C’est une présence.
Et puis il y a ce moment.
Ce moment où je m’assois.
Où j’éteins l’écran.
Où je me regarde vraiment.
Et je l’entends, cette voix.
Ma voix.
“Tu veux aimer, mais tu veux pas qu’on te voie vraiment.
Tu dis que tu veux du vrai, mais tu portes encore un masque.
Tu veux un lien, mais tu t’échappes dès qu’il se tisse.”
Ce n’est pas de la mauvaise foi.
C’est de la peur.
La peur d’être abandonné à nouveau.
La peur d’être déçu.
Ou pire : la peur que ça marche, et de ne pas être à la hauteur.
Alors j’ai décidé d’arrêter.
Pas d’arrêter de rêver.
D’arrêter de mentir. Même doucement. Même gentiment.
J’ai décidé de me montrer.
Pas tout, pas tout de suite.
Mais assez pour qu’on me voie vraiment.
Et c’est là que j’ai compris ce que voulait dire :
“Rencontrer Voir”.
Ce n’est pas juste une agence.
C’est un endroit où je peux me poser.
Un endroit où je n’ai plus besoin de jouer à celui qui sait.
Où je peux dire “j’ai peur”, “je doute”, “je veux y croire, mais j’ai besoin d’aide”.
Un endroit où ma nuit peut rencontrer ma lumière.
💛 Et si vous aussi, vous avez parfois peur d’aimer,
vous êtes peut-être exactement à la bonne place.
Prochaine chronique, pour ceux qui affectionne Bashung :
“Vertige de l’amour”
Quand ce n’est pas l’absence d’amour qui nous fait peur…
Mais sa présence réelle, brute, bouleversante.
À très bientôt.
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